Voici presque l’été après un semestre en dents de scie : inquiétude à la mi-janvier car le nombre d’heures avec une température inférieure à 7 °, indispensable pour la fructification était loin d’être atteint. Le quotat a été atteint tardivement et il est possible que cela ait eu un rôle dans la qualité du débourrement. Au premier trimestre aussi bien sûr une nappe d’eau en déficit important. En avril et jusqu’à la mi-mai, les pluies ont été abondantes, comme dans tout le massif armoricain, préservé en France. Et depuis, une météo déjà très estivale, même en Gâtine ce qui est franchement inquiétant. Petit répit hier soir avec une belle pluie d’orage délivrant avec bonté 12 mm d’eau, soit 12 litres par M².
L’eau et le printemps tumultueux en Deux-Sèvres avec le conflit des Méga-Bassines, largement relayé en France et dans le monde. Habitués depuis 15 ans à la Saga de Notre Dame des Landes, nous sommes prudents quant aux "informations" qui circulent. Voici des « points de vue » différents.
Un bon article signé de Magali Reghezza (géographe et membredu Haut Conseil pour le Climat - HCC) et Florence Habets (directrice de recherche au CNRS en hydraumétéorologie, professeur à l’ENS).
L’article montre comment le recours aux Bassines (sans être totalement inapproprié) constitue surtout une modalité de maintien des dispositifs actuels de mise en culture et retarde la prise de conscience et le changement de productions de toutes façons inéluctables.
Un autre article de Stanislas de Larminat (ingénieur et auteur par ailleurs iconoclaste car il conteste que l'on puisse dire avec certitude que le CO2 soit la cause principale du réchauffement climatique a le mérite de proposer une réponse à une question simple. Quel est le rapport entre les volumes stockés sur au total une trèsfaible part de l’espace rural concerné et le volume des précipitations. Cela correspondrait à 3/1000 d’eau stockée. Il faudrait corriger et dire plutôt 1 % en fait, car les 2/3 de ce qui tombe repart immédiatement dans l’atmosphère. C’est un élément du débat.
https://www.laselectiondujour.com/est-il-raisonnable-de-senflammer-autour-dune-bassine-n1876/
Le maire d’une commune de Gâtine rencontré récemment etadministrateur des bassines sur le Lay en Vendée qui existent depuis des années, disait que le niveau moyen du Lay avait augmenté de 5 cm en moyenne depuis leur mise en service.
Où l’on voit, que la question de la situation de référence est souvent mal posée. Si l’on prend les précipitations et productions actuelles comme point de départ, il est probable que les bassines auront à court terme un effet marginal ou légèrement positif. Voir très positif si l’on incluait les dispositifs négociés de contreparties environnementales. Cependant, si l’on regarde le sujet en grand et avec une vision de long terme, c’est tout autre chose.
Et sur France Inter, cette émission qui recevait Emma Haziza(Hydrologue et géologue reconnue) montre la complexité et la gravité de ce sujet :
https://podcasts.apple.com/fr/podcast/une-semaine-en-france/id1151031162
Peut-être pourrions-nous presque dire qu’une bonne partie des nappes est comme des puits de pétrole qui se vident peu à peu.
Peut-être que les « Bassines » fascinent car elles sont une métaphore du monde qui vient.
Et cela nous ramène à nos vergers alternatifs de slow pommes : une plantation traditionnelle de pommiers de variétés anciennes et plantés sur franc, telle qu’elle a existé depuis la nuit des temps.
Le verger planté en 2019 en Clochards et Reine des Reinettes pourrait avoir un micro-récolte en Reines des Reinettes. Il a même fallu éclaircir, avec le concours d’un ami de passage à la Boulinière, photographe de talent qui nous offre ces 2 marguerites qui regardent ou implorent le ciel, et avec Pierre, un stagiaire formidable venu pour quelques semaines. Enfin, il reste des étapes à franchir. Les mésanges ont réduit d’elles même la pression de cheimatobies et des pucerons. Reste les carpocapses (confusion sexuelle en place). Et à éviter la grêle (là, c’est le ciel qui décide).
Du côté des Reinettes Clochard, toujours aucune récolte malgré une belle floraison et pour 2 raisons : du froid et de la pluie au moment du pic d’une floraison exceptionnellement longue ont bloqué la nouaison la plupart du temps en Gâtine, et dans notre jeune verger sur franc, les arbres privilégient encore leur développement.
Dans le verger de 2020, avec 13 variétés anciennes, les arbres conduits en gobelet plutôt qu’en axe commencent de prendre leur forme.Et nous avons hâte de les voir grandir. Et il faut enlever les pommes lorsqu'il y en a. Comme en toute chose, il faut, sans cesse, apprendre d’être patient. Grande loi de la nature et de la vie.
Enfin, parce ce que nous voulons faire, c’est préserver ce qui est bon et sain, nous attirons votre attention sur ce cycle de conférences en cours au Collège de France, sur nutrition et santé, un sujet scientifique au fond assez récent, et passionnant.
l y est incidemment question de Polyphénols. Savez-vous qu’entre un jus de pommes filtré et un non filtré il y a un rapport de 1 à 3 en quantité de polyphénols ? Comme notre étude scientifique sur Reinette Clochard a prouvé un taux de 4 fois supérieur au taux moyen de pommes des variétés les plus connues, il est possible de dire que nos futurs jus de pommes de cette variété auront un taux environ douze fois supérieur et jusqu’à 15 fois.
A bientôt et bon été !